C’est le fameux sésame que tous ceux qui veulent faire construire leur maison neuve, ou qui désirent acheter un bien déjà construit, attendent. Le prêt immobilier est un incontournable pour beaucoup, étant donné que tout le monde n’a pas les moyens d’assumer instantanément l’intégralité des coûts qui s’imposent dans un tel projet. Rien que d’estimer ceux-ci peut relever du parcours du combattant si l’on ne sait pas s’y prendre, entre autres avec l’achat du terrain, le prix des matériaux en fonction du type de maison, les différentes assurances et coûts annexes divers et variés. Le prêt immobilier sert à couvrir l’intégralité de ces dépenses. Une fois que l’on a fait son estimation, il ne reste plus qu’à aller prendre rendez-vous dans une banque, la sienne ou bien faire jouer la concurrence en utilisant un courtier, ou encore un comparateur sur internet. Dans cet article, nous allons parcourir les différents critères qui sont pris en compte par les banques pour octroyer cette somme tant attendue.
La logique du prêteur
Avant d’entrer dans le vif du sujet et décrire chaque critère des banquiers, il s’agit de comprendre les règles principales du prêt immobilier. Il s’agit pour une banque de réduire tout risque de se retrouver avec un crédit qui ne pourrait pas être payé. Le profil du client est ainsi analysé à la loupe et il se doit d’être particulièrement rassurant et solide. Il va falloir prouver soi-même que l’on est quelqu’un digne de confiance et apte à pouvoir rembourser sur le long terme (plusieurs années jusqu’à deux décennies). Pour faire construire sa maison, il va falloir ainsi montrer patte blanche, bien que la parole ne suffise pas : le banquier va analyser, à la main et automatiquement, le profil de son client. C’est donc principalement la capacité d’endettement qui sera le principal point stratégique : en gros, il ne faudra pas dépasser le tiers de ses revenus en endettement (crédits, remboursements, etc.). Cela comprend aussi ce que l’on appelle le reste à vivre, c’est-à-dire un montant estimé pour chaque individu en vue de pouvoir mensuellement vivre décemment (seul ou en famille). Si ce montant est trop faible par rapport au montant du crédit, même si on ne dépasse pas la capacité d’endettement, il sera très difficile d’obtenir ce sésame. C’est pourquoi il vaut mieux, sur la durée, faire preuve d’une gestion rationnelle de ses revenus et de ses dépenses.
Pour résumer, avant d’entrer plus loin dans les détails, voici les différents critères qui sont analysés et retenus par les banques :
- Le crédit ne doit pas dépasser le tiers des revenus,
- Il faut que le reste à vivre, ainsi que les sauts de charges, soient décents,
- Avoir si possible un emploi stable, en CDI,
- Une gestion raisonnée de ses comptes en banque, sans vivre au-dessus de ses moyens,
- Si possible avoir un apport personnel (une somme directement disponible) suffisant, en général dix pour cent de la valeur du crédit,
- Pouvoir quand même épargner une fois acquis le crédit, preuve d’une certaine aisance financière,
- Si possible être en mesure de prendre une assurance pour son crédit, que l’on appelle assurance emprunteur.
Comment rassurer son banquier
Il ne s’agit pas ici de présenter des techniques d’éloquence, mais de prouver noir sur blanc que l’on est quelqu’un de confiance, raisonnable financièrement et surtout dans une optique de stabilité. Cela passe, nous l’avons, immanquablement par l’analyse minutieuse de ses comptes en banque. Pour ce faire, le banquier va généralement passer au crible les relevés de compte des derniers mois. Ainsi, pour tout projet immobilier passant par un crédit, il faut adopter un comportement responsable et économe bien à l’avance. Si l’on ne peut pas, c’est sûrement parce qu’on n’est pas tout à fait prêt pour se lancer dans l’achat ou la construction d’une maison, ou bien on voit un peu trop grand et il faut revoir à la baisse ses ambitions.
C’est aussi vers le CV que le banquier va se pencher, autrement dit vérifier si la situation professionnelle est assez stable pour assurer un remboursement rubis sur ongle à chaque échéance de remboursement de crédit. Dans l’éventualité où quand bien même on aurait un CDI, il se peut que le type d’emploi ou l’employeur puisse faire une petite différence. Un fonctionnaire, par nature le modèle-même d’un emploi stable et garanti, aura peut-être moins de difficultés à convaincre qu’un CDI dans une startup qui n’a que deux ans d’âge. Si on n’a pas de CDI, donc un CDD ou un statut d’entrepreneur, il n’y aura pas forcément que des portes closes. Heureusement d’ailleurs que la construction d’une maison individuelle ou un achat immobilier déjà bâti, n’est pas une porte systématiquement fermée à ces personnes. Tout est dans la maîtrise de ses comptes, en dernier lieu.
Pour finir sur les preuves concrètes, pour rassurer un banquier dans le cadre d’un prêt immobilier, il faut absolument ne pas avoir un passé à risque côté financier. Si l’on est un boursicoteur pas très heureux, si l’on est un adepte des crypto-monnaies par nature très volatiles et risquées, cela ne donnera pas matière à rassurer son interlocuteur. Il en va de même pour toute dépense considérée comme inutile ou dispensable, surtout si elle est bien trop coûteuse par rapport au niveau des revenus.
Avoir un projet raisonné
Il n’y a pas que la somme souhaitée qui va influencer le décideur d’un prêt immobilier. D’autres critères entrent en compte, comme la prise en compte de la côte immobilière de l’endroit où est le projet : si la tendance est à la prise de valeur, il y aura plus de chances d’avoir un avis favorable. C’est avant tout pour assurer une hypothèque éventuelle de bonne valeur. C’est le cas aussi lors d’une vente forcée. De plus, si jamais la distance entre ce futur logement et le lieu de travail est trop importante, le prêteur pourrait se dire que le coût financier du carburant serait trop élevé pour les finances du foyer. Notamment qu’actuellement, les prix des matières premières dont le pétrole ont tendance à connaître des pics parfois vertigineux.
Pour conclure, il faut faire avant toute demande de prêt immobilier une introspection sur soi-même et son foyer, afin de juger de façon partiale la viabilité de son projet de faire construire ou racheter une maison individuelle.